Sars-La-Buissière

La trace des tisserands de Sars.

A Rubignies, la maison n°42 porte au pignon la trace d’une entrée semi-enterrée. Correctement obturée, la baie laisse encore voir la large ouverture d’une cave de jadis. Autrefois, l’atelier d’un tisserand devait être un peu enterré pour garantir l’aération mais surtout protéger le travail, des excès du climat.

Dans la façade de l’église, une pierre parlante rappelle le souvenir des époux Michel et Jeanne Dubois. Ils sont représentés avec tous leurs enfants. Le millésime indique 1598. Dans les coins inférieurs, deux petits blasons montrent les navettes d’un métier à tisser.

D’autres mentions de cette profession figurent également dans les archives paroissiales. Notons enfin que le toponyme « Blankirie » (pour blanchisserie) évoque le lieu de traitement des toiles nouvellement tissées.

Le circuit du Grès rouge

A Sars-la-Buissière, ancien village de sidérurgistes, de tisserands et de bateliers, subsistent plusieurs habitations monocellulaires des 17ème et 18ème siècles. Ces humbles demeures construites en grès rouge de Burnot remplaçaient des masures de torchis au toit de chaume. Les nouvelles maisons avaient souvent un linteau mitré en pierre calcaire, une fenêtre unique au rez-de-chaussée, un toit de tuiles couvrant une soupente éclairée d’une lucarne passante au toit rampant.

Les filles de Saint Nicolas

A voir les nombreuses images de Saint Nicolas conservées du passé, on ne peut que se convaincre de l’intense ferveur des anciens Sartois pour ce thaumaturge renommé. Sur deux stèles du 17ème siècle figure un groupe de trois jeunes filles enrichies d’une bourse. La légende veut que Nicolas de Myre ait ainsi doté ces demoiselles pour qu’elles échappent à la prostitution. Une pierre scellée sur le mur de l’annexe du presbytère porte le millésime 1613 et le nom de Catherine Becquez.

Une histoire très ancienne

En 697, Pépin de Herstal aurait fait don des terres de Forestaille à l’abbaye de Lobbes. C’est ce qu’affirme le « Mémoir curieux » de G. Waulde. Le même donateur aurait attribué les revenus de Chevesnes à l’église de Chèvremont en 779, un diplôme de Charlemagne en fait foi. Il faut cependant attendre 1558 pour que les hameaux de Chevesnes, Gersies, Rubignies et Burgoit soient reconnus comme une paroisse distincte. Ce n’est qu’en 1803 que les Essars augmentés de Forestaille et Grignart deviendront ensemble la commune de Sars-la-Buissière.

Première sidérurgie sambrienne.

En 1543, un moine de Lobbes écrit : « au pied de la montagne est une fonderie de fer ». En 1881, les sidérurgistes du Pays Noir firent enlever le terril de «  crayats » qui gisait au confluent du ruisseau de Grignart et de la Sambre. Au temps des Polchet, le vallon était équipé de fourneaux, de forges, de laminoirs et de trois réserves d’eau. Telle fut l’origine du moulin Caba où le travail du fer fut remplacé par le polissage du marbre. Plusieurs autres souvenirs sont encore perceptibles dans le paysage.

Remerciements à Jean Meurant et au C.R.A.L.