Pour mieux connaître Mont-Sainte-Geneviève

UN VILLAGE HAUT PERCHE
C’est un joli village–clairière perché au sommet du plateau d’Anderlues à l’extrême limite du bassin de la Meuse. Il s’étend de Buvrinnes à Hourpes sur près de 900 ha. C’est le village le plus élevé de la Moyenne Belgique.

ET OUMONT ALORS !
A l’origine du village, on évoque le comte Hydulphe qui au 7ème siècle donna des terres à l’abbaye de Lobbes. C’était un Franc qui aurait eu son camp à la Cour-du-Mont. Les fouilles ne révélèrent rien mais le site se nomma parfois Hydulphemont ou Odoumont et, encore aujourd’hui Oumont. En 1177, sainte Geneviève, une Franque aussi, apparaît dans les écrits de la localité.

AUJOURD’HUI…LES MONTGENEVOIS
La population possède à toutes les générations quelques joyeux lurons : « A Oumont, c’est toudi fiesse ! » dit-on. En 1944, au lieu de s’enfermer dans leur petit village si bien caché, les habitants ont accueilli chaleureusement les sinistrés de Haine-saint-Pierre victimes des bombardements autour de la gare du chemin de fer. Une plaque sur le mur de l’école rappelle ce bel exemple de solidarité.
Chapelle Sainte-Geneviève, rue des Ruelles x rue du Village.
Croquis : Jean Meurant

DERNIERES NOUVELLES
Avant la télé et internet, il y avait Marie Hianne qui, jusqu’en 1945, annonçait dans chaque maison les nouvelles importantes. Par exemple, une triste annonce mortuaire et l’heure des funérailles ou encore la date précise où tel fermier du coin débiterait le cochon qu’il aurait fait abattre.

C’ETAIT LE 23 FLOREAL
A la rue de Binche s’élève un calvaire sur un tertre. Il porte aussi le nom de« El bon Dieu d’pitié» et un écriteau renseigne qu’il a été édifié en mémoire des morts du 12 mai 1794. C’est le triste souvenir du combat entre les Autrichiens et les Français. Ceux-ci, révolutionnaires, datent l’événement du 23 floréal de l’an II.

ABSENCES REMARQUEES
En 1950, une voie de chemin de fer existait dans le village (ligne 109) mais il n’y avait pas de gare. A l’autre bout, une voie de tram (le 91) descendait du
plateau, mais il n’y avait pas d’arrêt. Très logiquement, il n’y avait pas non plus d’agence de voyages.

MIEUX QU’UNE RUE ROYALE
Venant d’Epinois, le chemin de Cent Pieds traversait le bois du Baron avant de descendre aux usines d’Hourpes. Pourquoi donc une emprise de 33m pour un chemin forestier ? C’était pour éviter tout incendie provoqué par les braises, encore chaudes, du charbon de bois fabriqué dans les meules appelées « faudres ». En 1311 et en 1324, dans les accords entre les abbayes de Salzinnes et de Bonne-Espérance « la voie de cens pies » est déjà citée.

Calvaire : Le Bon Dieu de Pitié. Croquis : Jean Meurant

LA PORTE DES MORTS
L’église Sainte Geneviève fut construite au 16ème siècle en style gothique hennuyer. La tour a une seule baie sur chaque face. Entre cette tour et le chœur, l’architecture semble d’origine avec les chapiteaux simplifiés typiques aux colonnes de la nef. A l’extérieur, la porte des morts est joliment encadrée de montants en pierre moulurés et surmontés d’un puissant linteau en forme d’accolade. Cette porte, obturée depuis un siècle, rappelle que le cimetière entourait alors l’église du village.

ALLER A « BONNES »
Le sentier de Bonne-Espérance S38 part de l’église, descend vers la source du Spambou, remonte à la Haute Bise puis se poursuit par le Champ du Mont vers la célèbre abbaye des Prémontrés. Ce sont les prêtres de cet ordre qui ont desservi longtemps l’église de Mont-Sainte-Geneviève depuis 1177 jusqu’en 1821. Au début, la paroisse était incluse dans celle
d’Anderlues mais en 1634, le village devenait une quasi paroisse et l’abbé Nicolas Lejeune y résidait déjà depuis 1618.

LA VIEILLE CUVE BAPTISMALE
Les fonts baptismaux dans le chœur de l’église constituent aussi un très vieux souvenir du village. C’est en 1554 que l’évêché de Cambrai autorisa Oumont à posséder cette élégante cuve dans sa chapelle. Comme un calice géant à huit faces, cette cuve est encore en service depuis 461 ans.

Informations recherchées par Martial DURANT (revues du CRAL nos 64 à75)
et Jean MEURANT (dico : La Province de Hainaut-éditions RACINE)