Lobbes-Centre

Lobbes
Publié et distribué par G’Lobbes Trotters – https://globbestrotters.be/
Se promener à Lobbes : (Centre)…en toute sécurité ? Attention, certains noms de rues vous mettent en garde. Ainsi, les loups apparaissent encore chez nous : il y a le Trou des Loups (1) et le Champ du Loup (2). Si Heuleu (3) fait penser au hululement des hiboux, la terminaison leu évoque bien le loup qui serait présent sur les deux versants de la Sambre. Bien d’autres dangers vous guetteront. C’est parfois un Laid Pas (4) ou la Rancune (5) d’un mécontent penserez-vous ?… à moins que ce soit un amour passionné qui vous conduirait à la Folie (6). Si la peur vous tenaille le ventre, rendez-vous à la Gargotte (7); ce n’est pas un quatre étoiles mais vous y serez rassasiés.

Des pompiers très rapides : En longeant la Collégiale, on découvre une très grande croix en fer (8). C’était celle qui se dressait sur l’ancienne flèche gothique au sommet de la tour de l’Ourse. La foudre est tombée dessus. Les éclairs zébraient le ciel. Soudain, un grand éclair blanc enlace la flèche ardoisée. La charpente crépite, des flammes s’échappent. Au feu ! Au feu ! Les voisins se précipitent. Les plus courageux grimpent dans la tour : ils bravent l’incendie. Les plus rapides courent à Thuin pour avertir les pompiers. Ils sont venus rapidement avec les pompes et les tuyaux. Une heure après l’appel, les pompiers étaient déjà à pied d’œuvre. Oh ! Ne souriez pas ! Ils ont fait tout le parcours à pied avec une lourde charrette. Nous sommes alors en 1860.

Le calvaire de Lobbes (9) : Il y a des siècles, le carrefour du Calvaire marquait l’entrée de la forêt. La chapelle vieillissait beaucoup et un jour, elle s’écroula. La malignité publique répandit une cruelle légende : trois vagabonds du village auraient vandalisé l’édifice. Deux seraient décédés dans les jours suivants et le troisième serait estropié toute sa vie. Malgré cette pseudo-malédiction, le Calvaire fut reconstruit un peu plus loin à la fin du XIX siècle.

Des obus charitables : Les pierres qui décorent l’entrée de la Ferme de l’abbaye (10) sont marquées de trous et un obus, non explosé, est planté dans la façade de la grange à 1 mètre sous un œil-de-bœuf. Ce souvenir date du 23.08.1914 et nous fut laissé par l’artillerie française. On ignore pour quelle raison ces projectiles n’ont pas explosé. Ce fut une chance énorme pour tous les soldats blessés rassemblés derrière ces murs. Si c’est un miracle, il est toujours trop rare.

L’Entreville  : Comme cela était dit à Charleroi : l’entre-ville c’est la voie qui relie la ville basse à la ville haute. A Lobbes, lorsque les Bonniers furent créés, les Hollandais tracèrent aussi une rue pour franchir la longue côte reliant les deux parties du village. Le nom Entreville est demeuré à Lobbes. A Charleroi, il est devenu la rue de la Montagne.

Un héros (11) : Tout en haut de l’Entreville, près de la boucherie Laurent, au numéro 92, il y a un bas-relief mémorial en bronze portant une palme, le profil d’un visage et le texte ci-dessous. «  Ici vivait, estimé de tous, Marcel Bourgeois, membre du Groupe G, de l’A.S et du Service Bayard. Il tomba à Strée en service commandé le 03.09.1944. »

Un mur militaire (12) : En 1260, Jehan II de Thuin a autorisé la construction d’un mur militaire entre la Portelette et la Sambre où la Porte Mandenne fut édifiée. Ce vieux mur a aujourd’hui plus de 750 ans !

La meunière fut sauvée ! : Le lundi-gras de l’an 1440, la femme à « Petit Jean Massart , le meunier de l’abbaye » surveillait seule le bon déroulement du travail au moulin. Soudain, une planche se brisa et Catherine, la meunière, chuta dans le bief sous la roue à aubes. Enceinte, blessée et glacée par la chute d’eau, elle fit une dernière prière. Elle fut sauvée de justesse par le retour de son époux. Un peu plus tard, elle se rendit à la basilique de N.D. de Hal où elle fit le récit de son accident et alluma un gros cierge à l’autel de la Vierge. On peut penser qu’il y a un lien entre le Mouligneau (13) et la chapelle N.D. de Hal (14) au bout de la ruelle de Thuin.
Texte : Jean Meurant.